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[Bonus] Résultat du sondage « es-tu un voleur de nourriture ? »

Oyez, oyez, fidèles lecteurs ! Je vous propose aujourd’hui un article assez court en comparaison avec ce que vous avez l’habitude de lire (enfin, de lire jusqu’à ce que vous décrochiez complètement au bout du 15e paragraphe). Le petit [Bonus] c’est aussi pour dire qu’on parlera pas de thèse, de doctorat, de concours, d’enseignement ou de la taille de la barbe d’Emilio. Quoique, il y a matière à faire pour cette dernière, car elle est très longue, et je crois que mon ami essaie de compenser quelque chose. BREF.

Il y a quelques temps, je vous exposais les mésaventures culinaires qui étaient arrivés à mon laboratoire. Pour réagir et essayer d’attraper le vil sacripant qui avait osé commettre cet acte sacrilège, j’ai eu la fabuleuse idée (hé, je suis pas en doctorat pour rien !) de proposer aux lecteurs du blog de répondre à un petit sondage qui, l’air de rien, allait m’aider à trouver qui est le coupable ! Après avoir cumulé des quantités INCROYABLES de données (avec pas moins de 17 participations, je vous jure que les ordinateurs ont chauffé), voici l’heure d’analyser les résultats.

Première question

Capture d’écran 2013-08-13 à 11.59.09

Voilà une question tout à fait banale pour commencer, afin de ne pas éveiller les soupçons du voleur de nourriture. Je suis sûr que vous y avez répondu en toute innocence, sans vous douter de ce qui vous attendait par après. Détail curieux, il y a parmi vous une personne qui n’est ni une fille ni un garçon (la réponse pas lisible c’est « Un peu des deux, mais vos parents n’ont jamais vraiment voulu vous dire la vérité »). Mademoiselle-Monsieur, vous représentez pour moi une bien belle curiosité scientifique et, si vous me le permettez, j’aimerai vous disséquer et vous observer sous mon microscope. Vous savez où me trouver !

Deuxième question (et vous voyez la pertinence et la clarté des titres de ces sous-parties d’article, c’est beau)

Capture d’écran 2013-08-13 à 11.59.18

Là, stupeur. « Vous ne faites pas de thèse mais vous suivez quand même ce fantastique blog ». Plus de la moitié d’entre-vous ne fait pas de thèse mais suit quand même nos histoires. Ça fait franchement plaisir et on vous remercie puissance 10 000 d’être là. Quelque part, ça veut dire qu’on arrive quand même à raconter des trucs qui vous intéressent, alors on va essayer de continuer comme ça. Quand je vous dis qu’il faut qu’on parle de la barbe d’Emilio…

Autrement il y a aussi quelques doctorants, à qui je dis « KOUKOU LAY KOPIN ». Et deux thésards. Bon. On a pas forcément le bon public, hein. Mais une question m’interpelle quand même. Hé, les thésards ?! Comment ça se fait que vous étiez sur internet au lieu de trimer H24 à faire des expériences en continu pour le papier de votre directeur d’équipe qui ne vous mettra que dans les « acknowledgments » ?

Troisième Question (et on arrive à la partie intéressante – du questionnaire, pas de l’article, voyons)

Capture d’écran 2013-08-13 à 11.59.25Comme on ne les voit pas sur le graphique, permettez-moi de vous rappeler les réponses, pertinentes et audacieuses, qui vous étaient proposées :

a. J’adore ça, je ne mange que ça. En même temps, je suis un singe, c’est assez banal en soi.

b. Ces questions alimentaires ne me concernent pas, je suis un caillou.

c. Ha, berk, je déteste ça ! Je n’aime tellement pas ça que si jamais je devais voler le repas de quelqu’un qui travaille au même endroit que moi, je la lui laisserai même pas touchée pour prouver ma méchanceté suprême.

La première chose à constater est qu’il y a effectivement des singes qui suivent notre blog. Ce qui n’est pas en soi une surprise, nous savons tous très bien que ces bestioles sont très intelligentes, qu’elles nous sont phylogénétiquement rapprochées et quand on voit la pilosité de Quentin S. (qui a la joie de devenir un THÉSARD à la rentrée des classes), on voit où se trouve le chaînon manquant.

Non, ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’il y a une très forte majorité de CAILLOUX. Incroyable, qui l’eut-crû ? Lustucru ?

Carlo n’a pas aimé cette blague 😦

Sachez que cette réponse m’emplit de joie, de rêves de gloire scientifique, de prix Nobel. Imaginez : « T*******, A. & R******************, E. An outstanding online form leads to the discovery of rocks using the Internet. 2013 Nature, Vol 5, 43-73″. Franchement, ça envoie pas du lourd ? Non ? Pas même un peu ?

Quant au coupable, je sais désormais qu’ils sont en fait deux. C’est donc d’un travail d’équipe qu’il s’agit, d’un duo même, oserais-je dire. Deux personnes pour qui l’aversion envers les bananes n’aura pas suffit à les empêcher de commettre un crime dont la monstruosité égale presque les heures les plus sombres de notre Histoire (oui, oui, point Godwin, of course). OU ALORS. Nous avons affaire à un schizophrène. Mais oui. Ça expliquerait pourquoi il y a cette réponse « je suis une fille mais je suis un garçon aussi ». Une double personnalité avec une dualité sexuelle de plus. Quelqu’un qui des fois porterait le bouc, et des fois qui se raserait. Quelqu’un qui écouterait des musiques de garçons genre du métal, mais avec des voix de filles dedans. Quelqu’un qui pourrait avoir une coiffure mixte, avec une grosse mèche sur le côté…

OH MON DIEU.

Arnaud

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J’ai passé le concours de l’Ecole Doctorale une seconde fois

[Flashback]

Le soleil brille de mille feux sur cette terre magnifique qu’est l’Alsace (on a rarement vu plus belle contrée en France ou partout ailleurs dans le monde) et c’est d’un pas peu assuré qu’un jeune garçon, l’air d’avoir quatorze ans, et fringué comme s’il allait à sa première communion, pousse la porte d’une grande bâtisse à la façade de verre et qui porte l’inscription « Collège Doctoral Européen ». À l’intérieur, la chaleur est étouffante ; une goutte de sueur perle d’une mèche de cheveux, et le jeune homme troquerait bien sa chemise et son pantalon contre un short de bain et une casquette Bob l’éponge. Seulement, l’heure n’est pas aux plaisanteries. Face à lui, dans l’immense hall baigné d’une lumière vive, se tient une porte fermée. Il entends quelques éclats de voix, enjoués pour certains, apeurés pour une autre voix, qui bientôt se tait. Silence de mort. Puis la porte s’ouvre. Une jeune femme en sort, les larmes aux yeux, sa robe déchirée, les cheveux défaits, et se traînant à l’aide d’une béquille ; et pour cause, sa jambe droite est cassée nette, et n’est plus qu’un fardeau pour elle. Elle se tourne vers le jeune homme, le regard suppliant :

« Tu peux encore rebrousser chemin, tu sais », dit-elle, « tout n’est pas perdu ! J’espère que tu es bien préparé… Je leur ai dit que je ne savais pas si les récepteurs bêta-gluta-énergioniques étaient impliqués dans la transmission synaptique par les neurones du glioblastome par le colon, et ils m’ont giflé ». Elle regarde sa jambe et déclare « et je leur ai dit que je voulais faire des neurosciences parce que je trouve ça cool, et voilà ce qu’ils m’ont fait… ». Et là voila, quittant le bâtiment, d’une démarche claudiquante, à peine sûre de pouvoir rentrer chez elle entière.

« They are asking questions they don’t even understand themselves !! »

De l’autre côté de la porte à présent refermée, des bruits de pas se font entendre. Le jeune homme déglutit difficilement et défait un bouton de sa chemise. Des vapeurs de sueur le prennent à la gorge à cet instant, mais il tient bon. La porte s’ouvre et un homme à l’apparence simple en sort. « Monsieur T****** ? C’est à vous, si vous voulez bien me suivre ». Prenant son courage à demain, le jeune homme pénètre dans la salle, pour y découvrir une quinzaine de personnes, hommes et femmes de tout âge, qui le toisent bizarrement. Il n’est pas à l’aise et à l’impression d’être une souris que des étudiants de L2 observent au microscope pour rechercher une foutue glande minuscule dont il faudra réaliser un ridicule croquis pour espérer avoir une bonne note de dessins (alors que dessiner des petits chats, c’est quand même mieux). Au centre de la salle, un pupitre et juste à côté, un écran qui affiche fièrement la première diapositive de la présentation pauwerpoynt que le jeune homme a préparé depuis maintenant un mois. « Concours pour l’attribution des contrats doctoraux – 2012 » est écrit en grand ; derrière le titre, l’image d’une boîte de pétri, de couleur rouge sang, et des colonies dorées qui ont poussé dessus.

Le jeune homme regarde les colonies ; celles-ci semblent lui faire un clin d’oeil, et l’encourager. Il reprend confiance. S’installant au pupitre, il commence : « Bonjour. Vous pensez peut-être que je me suis trompé de salle et que l’oral du bac de français c’est pas ici, mais je vous assure que je sors bien d’un master de biologie. Permettez-moi de me présenter, et puis j’aborderai ensuite avec vous mon projet de thèse ». Il commence alors son discours, et au bout de quelques secondes se rend compte que l’assistance regarde l’écran d’un air médusé. Ne comprenant pas, il se retourne, et s’aperçoit avec horreur qu’on a modifié le pauwerpoynt qu’il avait préparé. Sur l’écran, ce sont les photos du dernier épisode de My Little Pony qui s’affichent…

[/Flashback]

Un jour, moi aussi je prendrai de la drogue

Il y a un an, pour pouvoir entrer en doctorat, il fallait trouver une source de financement, quelque chose qui t’assure un salaire régulier pendant trois ans. Il existe, fort heureusement, une multitude de solutions pour trouver une source de financement, et l’une d’entre-elles consiste à décrocher un contrat doctoral via un concours organisé par l’école doctorale rattachée à notre Université. L’école doctorale reçoit en effet une trentaine de contrats par an du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, et c’est à elle de les distribuer ensuite. Elle pourrait bien sûr les donner aux équipes qu’elle voudrait, ou en fonction de qui a le plus de financement ou pas, mais la meilleure solution qui ait été trouvée est de faire un concours de t-shirts mouillés où les étudiants sélectionnés seraient jugés sur leur aptitude à exposer et défendre un projet de thèse.

Alors bien sûr, mon passage ne s’est pas exactement passé comme dans le flashback qui sert d’introduction, mais ce qu’il faut savoir, c’est que ce concours, c’est une horreur. Pas forcément de le passer, en fait, mais surtout de le préparer, des semaines durant. Comprenons-nous : nous sommes amenés à présenter un sujet en soi assez pointu à un panel de scientifiques (qui constitue le jury) qui viennent de tous horizons : on y trouve des biologistes moléculaires, des cristallographes, des bio-informaticiens, mais aussi des neuroscientifiques, des éthologistes, des médecins, des biologistes des plantes. Bref, allez expliquer à un mec qui étudie les pingouins en quoi étudier des micro-organismes c’est un projet qui mérite d’être financé et vice-versa (quoi que l’inverse est plus facile, puisqu’en fait un pingouin c’est un peu comme une grosse bactérie, en fait). À cause de cette diversité d’horizons scientifiques, il faut s’attendre à tout lors de la phase la plus cruciale du concours : la discussion avec le jury.

Salut, je suis major de promo, et je vais plomber ton classement.

Il y a en effet trois phases qui rentrent en compte dans la note du concours. La première prend en compte les notes obtenues en Master ainsi que le classement obtenu dans la promo. Les notes sont ainsi relevées ou abaissées en fonction de ce classement, puis ces notes recalculées pour chacun des candidats sont étalées, et généralement les 60 premiers sont sélectionnés pour passer l’oral du concours. En gros, ce procédé permet d’étaler les notes de façon à ce que les meilleurs soient vraiment au dessus et les moins bons vraiment en dessous. Étaler les notes c’est pas forcément injuste, puisque il y a un gros paquet d’étudiants qui se présentent et dont les moyennes se ressemblent toutes. L’étalonnage permet de sélectionner les étudiants en faisant appel à des critères arbitraires. Aussi, comme cette note modifiée compte pour le classement final, elle donne un avantage certain à ceux qui étaient les premiers/seconds/troisièmes de la classe pendant le Master. Personnellement, j’y vois juste une façon d’avantager ceux qui, à l’entrée du Master, savent déjà qu’ils veulent passer le concours et se donnent les moyens pour y accéder. En revanche, ceux qui sont parmi les derniers sélectionnés ne sont pas désavantagés du tout, ce n’est absolument pas sûr qu’ils n’auront pas le concours. Mais j’y reviendrai plus tard.

La bâtisse infernale (en vrai, c’est un peu moins joli)

La seconde phase, c’est donc l’oral. La première partie consiste simplement en la présentation orale. En général, les étudiants qui passent le concours sont bien briefés par leurs équipes et cette partie ne pose pas trop de problèmes, bien qu’il y ait un cahier des charges à respecter et que ce n’est pas toujours le cas. Et vient donc la discussion, qui constitue en une série de questions posées par le jury, questions auxquelles l’étudiant doit tenter de répondre. Et comme expliqué auparavant, les questions peuvent être de tout et de n’importe quoi. C’est pour ça que la préparation au concours est affreuse, il faut aller chercher tous les détails sur son sujet mais aussi essayer de s’élargir à tout ce qu’il y a autour, et ce n’est pas facile.

Cela dit, passer le concours en soit, c’est franchement pas la chose que je ferais tous les jours non plus.

***

Et là, après cette pause, vous vous-dites « mais si ce concours est tellement affreux, pourquoi l’as-tu passé une seconde fois ? ».

Et la question peut se poser en effet. Suis-je un grand masochiste ou un exhibitionniste qui aime être scruté par une trentaine d’yeux (mais tout habillé, ce qui constitue une forme soft d’exhibitionnisme) ? Ai-je été condamné à ce châtiment parce que j’ai formulé quelques propositions relativement douteuses sur la profession de la maman de mon chef de labo ? Ou alors ai-je simplement réussi à me faire passer (encore une fois) pour plus jeune et ai du passer le concours pour prouver que je suis pourtant déjà en doctorat ? Nenni de tout cela, la réponse est Ô combien moins intéressante. En fait, l’hiver dernier, j’ai été élu au Conseil Scientifique de l’Ecole Doctorale des sciences du vivant, qui est rattachée à notre Université. Voilà. Dit comme ça c’est pas ultra sexy. Je siège donc à ce conseil en tant que représentant des doctorants.

Whaaaaaaaaaaaaaaaaaat ?

Là je fais une pause car je suis sûr que la plupart d’entre vous, doctorants qui suivez ce blog, n’étiez pas au courant qu’il y avait des personnes qui vous représentent au Conseil Scientifique de l’E.D., ni même qu’il y avait un Conseil Scientifique à l’E.D. Mais ce n’est pas le sujet.

En occupant cette position, je suis amené à suivre  les réunions du Conseil, où sont prises les décisions qui touchent à l’organisation de l’Ecole Doctorale, et le sujet qui nous occupe forcément le plus c’est la préparation et l’organisation du concours. Je peux donc y participer et me mêler aux membres du Jury et assister aux oraux du concours, sans pour autant participer à la notation – je ne suis qu’observateur, même si je peux participer aux discussions. Alors, pourquoi perdre son temps pendant 3 jours à écouter des personnes en train de littéralement se faire dessus ? Et bien, pour 3 bonnes raison : la première, c’est que pendant 3 jours, on a le petit-déjeuner, le déjeuner et le goûter offert (avec en plus un p*tain de pot à la fin) ; la seconde, c’est que y a de la meuf et des 06 à prendre (« oh, vous savez quelles notes j’ai eu ? Halala, je ne sais pas ce que je serais prête à faire pour que vous me le disiez ») ; la 3eme, c’est parce que la joie de montrer ses fesses à un mec en train de passer l’oral et de le voir se décomposer alors qu’il est obligé de continuer son exposé, ça n’a pas de prix.

Ça pourrait être pire, vous pourriez passer devant CE jury…

J’ai pu donc observer sur ces quelques jours plus d’une vingtaine d’étudiants venant de tous bords exposer en l’espace d’un quart d’heure le projet de leur vie pour les 3 prochaines années. Certains veulent affronter les mécanismes qui régulent la formation des tumeurs au cerveau alors que d’autres veulent établir le lien entre la taille des poussins et leur propension à picorer, ou des trucs d’animaux du même genre. Et s’il est une chose qui est frappante en tant qu’observateur, c’est qu’il est très facile de distinguer les étudiants les plus mauvais (qui sont vraiment mauvais) de ceux qui sont très bons (et ils sont vraiment très bons). Sachant que par mauvais, il faut relativiser les choses puisque tous ceux qui passent le concours ont passé une pré-sélection. Enfin, ça n’empêche pas certains de dire que les bactéries ont des noyaux. Ou d’autres choses de ce genre. Il est également à noter que Dieu n’est pas trop évoqué lors de ces discours. J’aurais quand même espéré qu’à la question « pourquoi voulez-vous faire une thèse ? » que quelqu’un aie répondu « Dieu m’a demandé de devenir un martyr » ou ce genre de chose mais non.

En définitive, et malgré le ventre plus que plein du dernier jour, j’ai pu me rendre compte de la tâche difficile qu’est d’être membre du jury. En effet, entre les très bons et les plus mauvais, il y a tout un tas d’étudiants qui délivrent des performances honorables et dont la notation devient assez difficile. D’où la nécessité pour le jury d’étaler les notes au maximum, sinon on se retrouve avec une trentaine de personnes qui ont tous 16, et dire à un monsieur que si la madame qui a la même note a été prise et pas lui c’est parce qu’elle dispose d’une charmante paire de seins, hé bien ce n’est pas très éthique. Même si de prime abord ça semble plutôt sensé, bien sûr.

Je m'excuse pour cette réflexion machiste, c'est pas bien, je sais

Comment ça, vous ne voudriez pas d’une telle doctorante dans votre labo ?

Sur la fin, nous avons également eu droit à une analyse statistique des résultats du concours de cette année. Je vous passe l’analyse en détails avec moult tests et p-values de tous genres, mais ce qu’il fallait en conclure, c’est qu’il était IMPOSSIBLE de prédire le résultat d’un étudiant au concours en se basant sur ses notes de master et vice-versa. Autrement dit, c’est pas parce que l’un était premier de sa classe qu’il serait parmi les premiers du concours, de la même façon que, par exemple, la première du concours cette année n’était au final que 7e du classement final, la faute à ses notes de Master. Ce qu’il faut donc en retenir, c’est que rien n’est donc joué et que le concours sert à quelque chose. Que si les membres du jury passent 3 jours à se trifouiller les méninges pour suivre des exposés sur des sujets auxquels ils ne connaissent rien et qu’ils doivent en plus poser des questions pertinentes sur les dits exposés… hé bien, ce n’est pas pour rien qu’ils le font. Et c’est très bien pour les étudiants : s’ils passent des semaines à apprendre tout sur tout sur leur sujet de master et même ailleurs, et qu’ils finissent à quatre pattes en train de se faire des lignes de Guronzan pour tenir debout (ce qui ne marche pas trop puisqu’ils sont à quatre pattes, hein), hé bien ce n’est pas pour rien non plus.

Et en soi, se dire que j’ai eu mon financement de thèse sur la base d’un concours qui n’est pas cheaté ou biaisé, moi, je trouve ça rassurant.

Arnaud

P.S. Je profite de cet article pour féliciter notre camarade Quentin S. qui a obtenu son financement par ce concours cette année et qui partira donc étudier les pingouins dans les îles Crozet . On vous promet donc des photos superbes qu’il voudra bien prendre pour nous.

Bien sûr comme il sera isolé au milieu de ces pingouins, et sans aucune filles à proximité, il va de soi que nous ne pourrons garantir la nature SFW de ces photos.

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Les bons vieux gros crevards du laboratoire

Après le très long article précédent sur l’enseignement, j’ai envie de vous faire partager une note plus légère, plus courte, mais dont la teneur risque, âmes sensibles, de vous révolter profondément. Si après m’avoir lu, vous ne ressentez pas l’envie de tout foutre en l’air, d’installer des barricades dans votre rue et de chanter fièrement l’Internationale en jetant des cocktails molosoft (c’est comme des molotov mais avec du sirop dans les bouteilles pour pas être trop méchant), hé bien vous n’avez pas de coeur. Le sujet de ce billet concerne une certaine catégorie de personnes (soyons polis) (et oui, j’aime mettre des parenthèses partout) que nous pourrions illustrer de façon subtile et appropriée par la photo que voici :

J’aurais pu remettre la photo d’Emilio et son vautour, mais ça aurait peut être été mal interprété…

Il y a de cela quelques temps alors que je flânais dans les méandres de l’internet, entre lolcats et autres divagations procrastrinatrices (il va de soi, bien sûr, que je n’étais pas au labo à ce moment), j’ai reçu ce mail :

J’ai laissé pendant quelques jours, dans le frigo de la cuisine commune, un sachet contenant un plat cuisiné et un yaourt. Je comptais finalement en faire mon déjeuner ce midi mais ce ne sera pas possible puisque je viens de retrouver le sachet vide!!! 

Puis, quelques jours après, celui-là :

A 12H15 j’ai sorti mon plat de salade de crudités du réfrigérateur de la cantine, afin qu’il ne soit pas trop froid, et l’ai posé à côté du micro-onde. A 13H30 quand j’ai voulu le manger, il n’était plus là ! Le voleur de nourriture a encore frappé…. 

Les joies du partage entre l’hilarité et la consternation

Reprenant mes esprits après ce mindfuck complètement hallucinant, il convient de réfléchir à ce qui s’est vraisemblablement passé. On est face à un vol, soit. Mais attention, pas n’importe quel vol, non. En général, je m’attendrais à ce qu’on vole des choses précieuses, des smartphones, un écran d’ordinateur, des bijoux, n’importe quels effets personnels (et, chose très triste, il y a également eu des vols de ce type là où je travaille). Mais là, non. L’objet du délit, c’est de la bouffe. De la bouffe. Genre y a quelqu’un qui avait tellement les crocs qu’il s’est dit « Je vais aller voler de la bouffe ». C’est même pas que c’est déjà pas sympa de voler à la base, mais en plus là, tu prives carrément quelqu’un de sa pause déjeuner ! SAKRYLAIGE !!

Blagues à part c’est quand même la honte de se dire que dans un institut de recherche, où tous les gens qui y travaillent sont au moins à Bac +3, ce genre de comportement puisse subsister. J’sais pas, je me vois juste pas, à part peut-être si je crève la dalle parce que je reviens d’un voyage en Ethiopie (pardonnez-moi cette vanne raciste, c’est péché), prendre un sachet de bouffe qui traîne sur une table sans que je sache à qui il appartienne. Ou même. Imagine que tu sais même pas depuis combien de temps il traîne ; que ce qu’il contient, tu y es allergique un truc de malade et que tu vas mourir dans ton vomi après la première bouchée. En fait en plus d’être irresponsable, ce comportement est ultra dangereux ! Et on sait très bien comment ça finit hein : on vole de la nourriture, et ensuite on viole des enfants. Non, je ne sais pas ce que veut dire « raccourci facile » et de toute façon c’est moi qui écris.

Ce qui était le plus drôle c’est que dans un 3e mail (que je n’ai pas réussi à retrouver) le voleur de nourriture avait encore frappé, mais du sachet dans lequel il s’était servi il avait laissé une banane certainement parce qu’il n’aimait pas ça. Parce que non content de voler le repas de quelqu’un, il se permet en plus de faire le difficile ! Et pourquoi pas noter un petit mot « azi tu peux pas prendre des pommes plutôt s’il-te-plaît ? ». Ce qui est sûr c’est que cet indice devrait permettre d’identifier le coupable de façon subtile et facile. Il suffit simplement de demander à chaque personne croisée au laboratoire s’il aime les bananes (ce qui est toujours facile à placer dans n’importe quelle discussion) :

– Hey Arnaud, comment vas-tu ? Tu as réussi tes manips finalement ? Il paraît que ta chef t’as mis la fessée devant tout le monde parce que tu lui as dit d’aller se faire m..

– Ha ha ha, bien sûr ! Ca se passe plutôt pas mal écoute, mais c’est bizarre parce qu’en ce moment, mes cultures sentent LA BANANE ! Ha mais au fait ! TU AIMES LES BANANES TOI ?

Et là, vous vous dites qu’avec ces histoires de voleurs et de bananes, je vais sombrer dans la facilité et vous sortir une petite réflexion raciste que notre bon ami Bigard ne rechignerait pas, mais QUE NENNI bande de malotrus. C’est mal me connaître que de croire que je pourrais aller dans cette direction. Mais j’avoue que c’est tentant. Mais j’ai d’autres choses à faire, comme coincer ce voleur. Comme il est sûrement dans mon entourage proche, il passera sûrement tôt ou tard sur ce blog.

Je passe donc à une toute autre chose ; dans le but d’avoir un suivi sur le blog j’ai réalisé un petit questionnaire qui me permettra de connaître vos appréciations et vos attentes (est-ce que par exemple vous voulez des photos d’Emilio nu ?). Voici le lien en question. Ce serait vraiment sympa que vous cliquiez sur ce lien et que vous répondiez à ces petites questions ; non pas pour me faire plaisir, c’est vraiment important pour Emilio et moi (nan mais franchement, cliquez dessus, vous allez voir en fait c’est rigolo).

Si tu n’as toujours pas cliqué sur le lien : relis le paragraphe suivant.

Si tu as cliqué sur le lien : tu peux continuer la lecture de l’article, mais d’abord reprends ton souffle. Je sais c’est difficile après avoir eu un tel fou rire mais tout n’est pas encore fini. Et si tu as tellement rigolé que tu t’es vomi dessus, alors va te changer, ça fait désordre et ça sent pas bon.

Comment pourrions-nous expliquer ce passage à l’acte ? Est-il signe d’une volonté démesurée de nuire à autrui ? D’un simple emprunt qui n’a pas encore été rendu (au vu du sujet, on vous laisse naturellement deviner sous quelle forme – un indice : regardez dans notre nuage de tags sur la droite du site) ? Serait-il possible que le budget de la recherche soit si restreint que certains de nos collègues ne puissent plus se payer leurs repas ? Mais bien sûr, tout ça c’est la faute des socialistes. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Avec toutes ces réformes de gauche, l’assistanat au pouvoir, la dictature gouvernementale, les homosexuels qui ont le droit de se marier (et c’est pas faute d’avoir protesté, hein, même à Roland Garros ça gueulait), il était évident (et je dirais même forcé) que de telles dérives allaient apparaître tôt ou tard même dans les milieux les plus privilégiés.

Ceci n’est pas un terrain de tennis, c’est l’endroit idéal pour exprimer ses opinions politiques. Si, si.

Le pays part en dérive mes amis ; coupes budgétaires après coupes budgétaires, les fonds de la recherche s’amenuisent, les postes des vieux chercheurs qui partent à la retraite (sous-entendu « vont rester à squatter les couloirs de labo pour discuter avec ceux qui travaillent et mater les jeunes stagiaires qui ne portent rien sous leur blouse) ne sont pas remplacés, et avec 2 postes créés par an (pour environ 200 demandes) via un système de concours, tu m’étonnes que de plus en plus de gens dans notre domaine soient désemparés. Relégués au statut de précaire, le personnel de la recherche ne peut au final plus se payer à manger, NON. Puisque tout son budget passe dans les CLOPES, le CAFE et les ANTIDEPRESSEURS. Et après on ose encore s’étonner que nos repas disparaîssent.

La solution ? Passer les labos au karcher. Comme au bon vieux temps.

Arnaud

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Appelez moi « Monsieur ».

Comme chacun le sait, la France va mal, la crise est affreuse, et plus personne n’a de sous. Ca compte aussi pour l’Université à laquelle notre école doctorale est rattachée (il paraît même qu’elle est en faillite mais chaque année des milliers d’euros sont dépensés pour planter des rosiers, alors vous m’excuserez mais je n’y crois pas trop). (Non parce que moi en général si j’arrive pas à payer mon loyer en fin de mois je vais pas acheter des fleurs, même pour les offrir à mes proprios, ça ne marcherait pas). (Et vous aurez remarqué la subtilité de cette disgression qui me permet de vous emmener là où je veux, Magie de l’écriture, quand tu nous tiens).

Il y a encore (une) quelques années, l’université proposait des postes de moniteurs à d’heureux doctorants volontaires (j’entends par là, ceux qui auraient rempli dans le temps imparti (EMILIO SI TU M’ENTENDS) un dossier avec CV et lettre de motivation à temps, racontant Ô combien enseigner des trucs à des jeunots c’est la seconde passion de leur vie, après la recherche bien sûr). Les « moniteurs », qui faisaient du « monitorat » avaient la lourde tâche d’assister un professeur dans l’exercice de ses fonctions. Le « monitorat » tel qu’on l’appelait n’existe plus (et c’est le doyen de ma fac’ qui me l’a dit, d’abord). Le « moniteur » n’est plus appelé « moniteur » mais « missioné d’enseignement ».

Je vous arrête tout de suite. Je n’essaie pas à nouveau de casser les pieds sur des soucis de nomenclature. L’appellation  signifie que le missioné est dans sa fonction un enseignant vrai, pas un simple assistant de professeur. Concrètement, ça veut dire qu’il faut qu’il assure environ 65 heures d’enseignement. Et tout ce qu’il y a à côté. En gros, des surveillances d’examen et des corrections de copies. Ca permet surtout d’être appelé plein de fois pour faire ces surveillances, en insistant que ça fait partie de notre « tâche d’enseignant » alors qu’en fait c’est juste que les titulaires n’ont pas le temps de se déplacer et que l’université n’a pas les moyens d’embaucher des personnes pour s’occuper de ça (et on pourrait aussi prendre les gens de l’administration mais vu leur niveau en temps normal on ne va pas risquer de les surcharger).

Dans ce super film, Robert surveille le vilain Shia LaBeouf qui malgré sa tête d’intello binoclard n’arrête pas de tricher aux examens.

J’ai donc eu la chance de surveiller des examens. De me retrouver de l’autre côté de l’amphithéâtre. Et c’est rigolo. Je me souviens encore il n’y a pas si longtemps que les profs nous disaient que de leur place ils voyaient tout ce qui se passe donc c’était pas la peine d’essayer de tricher (allons ! mais qui triche donc aux examens à la fac ? vous n’êtes pas sérieux…), et que ceux qui se feraient choper seraient lapidé au prochain cours avec des bouts de gomme (ça prend un peu plus de temps mais c’est très efficace). Hé bien, ils avaient raison. Si les surveillances à la longue peuvent être lassantes, les premières fois c’était que du bonheur. De pouvoir scruter les étudiants et les fixer dans les yeux quand on les voit loucher sur les copies de leur camarades. Et patienter. Jusqu’à ce qu’ils croisent votre regard. Et qu’ils se pétrifient devant vous, leurs yeux criant « AU MON DYEU IL MA VU KESSKE JE VAY FAIR ??? » et se cachant sous leur petit bureau. Ha ça non, ils ne font plus les fiers.

Il y aussi ce genre de moments où le grade qui t’es donné te fait te sentir tout puissant. Quand une jeunette lève timidement le doigt pour demander timidement d’une voix timide (appréciez ces allitérations en « timide »!).

« Monsieur, est-ce que je peux demander un tipex à ma voisine ? »

Et de crier : « NON !! » en éclatant d’un rire diabolique, puis en disparaîssant dans un nuage de fumée qui laisse tout l’amphithéâtre pantois. Tout ça c’était la phase marrante.

Et si vous n’avez rien trouvé de marrant, ce petit lolcat complétement hors-sujet devrait vous aider.

 Mais il y a eu un moment où c’est moi qui n’ait pas fait le fier. Oh, que non. Je me rappellerai des quelques et longues minutes qui ont précédé mon premier cours. De voir ces têtes te dévisager l’air de dire « pourquoi le prof est-il plus jeune que moi ? » et « mais quelle est donc cette substance bizarre et odorante qui lui coure le long de la jambe? » (vous aurez remarqué à présent qu’Emilio et moi même sommes grand friands de blagues ou allusions aux matières digérées qui ressortent des tubes digestifs). De commencer à vouloir se présenter comme « votre enseignant pour le semestre à venir » et de bafouiller son prénom. Ce furent les minutes parmi les plus longues de ma vie. Ça m’a rappelé (mais de loin, genre de trèèèès loin) la première fois que j’allais faire un bisou à une fille, ce long moment d’angoisse puis, soudainement, la délivrance.

Au bout de quelques minutes le flow (SI SI MON FLOW 2 BATTARE) de mon cours s’est maîtrisé et j’ai pu donner les cours que je devais faire. Parfois, me sentant assez à l’aise, je me risquais à faire quelques vannes.  C’est toujours après que je me demande si mes étudiants rigolent par politesse ou vraiment passke ma vanne étay two mawante. Quelle angoisse mes aïeux. Parfois l’ambiance est un peu plus lourde, comme ces grands moments de solitude après une question posée à l’un ou l’autre (ou pire, à l’ensemble de la classe). D’avoir l’impression d’avoir fait cours à un ensemble de cadavres (l’odeur en moins) c’est pas forcément agréable. Heureusement qu’outre ces TDs j’étais aussi chargé de donner des travaux pratiques – et LA c’est encore plus angoissant. Que faire si un étudiant laisse tomber une barre chocolatée dans un erlen’ rempli d’Escherichia coli ? Que faire si l’autre se renverse de la gélose en fusion dans les yeux ? Comment réagir si la classe me dit d’aller exercer des activités de nature incestueuse avec ma génitrice lorsque je demande le calme ?

C’est pour cela, qu’armé de mon fusil  j’ai pris grand soin de maîtriser la vingtaine d’apprentis scientifiques tout au long du semestre, malgré les contretemps et autres imprévus qui sont inhérents à l’exercice en salle de TP. A présent j’ai donné mon dernier cours la semaine dernière. L’enseignement m’a beaucoup apporté, et m’a beaucoup appris, et m’a également fait réfléchir (si, ça arrive, des fois) sur certains points que je ne soupçonnais pas à l’époque où j’étais l’étudiant

En bonus (et surtout parce qu’il y a beaucoup de texte), un comic strip du grandiose phdcomics. LOLZ

1. Une classe qui ne participe pas, c’est vraiment chiant. Et il est parfaitement compréhensible que chacun ait peur de s’exprimer, pour poser une question ou en répondre à une, par peur de dire quelque chose de faux ou qui semblerait « stupide », par peur des moqueries des autres (et oui, on n’est plus au collège mais qui ne s’est pas dit « OLOL MAY KOM ELLE AY TRO STUPIDE LA KESTION 2 LA MEUF » une fois, en cours ? ). C’est pour ça que j’ai toujours cherché à trouver le peu de juste ou de bon sens dans les réponses de mes élèves si jamais elles étaient fausses, et d’expliquer dans ce cas pourquoi leur raisonnement n’était pas forcément celui que j’attendais. Je trouve ça plus intéressant que de simplement dire « Nope. Pas ça. Essaie encore. »

2. Au vu de notre jeune âge, il était normal de poser la question de l’interaction avec les élèves. Vouvoiement ? Tutoiement ? Notamment. Dans un sens comme dans l’autre. Est-ce que je peux me permettre de tutoyer mes élèves ou pas ? De les appeler « négro » ou « poupée » ? Et l’inverse ? Pour ma part j’estime qu’on se prend la tête avec certaines règles. Le tutoiement n’est pas indissociable du respect et je trouve un peu ridicule que des personnes plus jeunes d’à peine quelques (voire une seule pour certains) années me vouvoient juste parce que j’incarne une certaine forme d’autorité. Puis le « vous », ça met une sorte de barrière, que je n’ai pas voulue. J’ai préféré employer le tutoiement directement – en laissant le choix à mes élèves de faire pareil, mais ils n’ont jamais osé. Même en dehors des cours, avec trois bières dans le nez, et en insistant, le « vous » reste très présent. L’an prochain je leur dirai en première séance qu’ils peuvent « m’appeler Arnaud et me dire « tu » ». Pas sûr qu’ils oseront faire le premier pas.

3. Les comportements en classe sont de nature diverses et variées, et malgré ma jeune expérience, il a été très facile de classer très rapidement les personnes dans différentes cases; ceux qui bavardent, ceux qui se foutent d’être en cours (et qui disparaissent mystérieusement à la moitié du semestre, M. Night Shyalaman si tu m’entends…) et les premiers de la classe. Mon intérêt se portait surtout sur les non attentifs, pour essayer de les remettre dans le cours avec les autres. Je sais qu’une solution de facilité serait d’au mieux ne pas leur porter attention ou au pire de les exclure (en les cassant méchamment devant leurs camarades par une critique sur un trait disgracieux de leur physique, par exemple) du cours. Mais si je prenais les solutions de facilité, je ne serais pas doctorant. J’ai préféré les faire participer et les ramener dans le cours, avec leurs autres camarades en galère. Même si c’est laborieux. De faire répondre à une question qu’on n’a pas écouté.

4. La majorité des étudiants de L1 (du moins) n’en branlent pas une et c’est un peu triste. Ou du moins, ils n’en branlent pas assez. Notre Université a instauré depuis peu un système de « contrôle continu intégral » (il n’y a donc plus d’examen final précédé d’une semaine de révision) ce qui normalement pousse les étudiants à travailler chaque UE régulièrement. Je pense surtout qu’elle incite au bâchautage bachotage et pas du tout à la rétention de connaissances sur le long terme puisqu’en fin de semestre mes étudiants n’étaient toujours pas capables de répondre à des questions posées en premier TD (et à chaque séance, dès que possible). Alors soit mon hypothèse est la bonne, soit Alzheimer frappe les jeunes.

Je conçois bien sûr que ce dernier point peut être un peu hypocrite car à la bonne époque des examens terminaux il m’arrivait aussi de découvrir de nouvelles notions de cours, pourtant essentielles, en plein milieu de mes révisions. Et il était tout naturel, après 3 mois de vacances, d’avoir oublié tout ce que nous avions appris l’année d’avant. Ca du moins c’était en Licence.

Au final l’expérience fut pour le moins enrichissante et c’est quand même un réel plaisir (presque autant qu’une bonne bière bien fraiche par 30°C à l’ombre) de pouvoir transmettre des connaissances de cette façon. Pour être complètement grisant il faudrait aussi que ce qui est transmis soit retenu. Mais j’ai appris assez tôt qu’on ne pouvait pas avoir le beurre, l’argent du beurre, et une pipe de la crémière.

Une si bonne pipe, pourtant…

Ou alors, faut négocier.

Arnaud

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